- pelletée
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• 1680; paletée 1408; de pelle♦ Quantité (de matière) qu'on peut prendre d'un seul coup de pelle. Une pelletée de sable, de charbon. « La première pelletée de terre tomba sur le cercueil à l'instant où sonnaient deux heures » (Courteline).♢ Fig. et fam. Recevoir des pelletées d'injures : être copieusement injurié.⊗ HOM. Pelleter, pelté.Synonymes :- bordée (familier)- flotpelletéen. f.d1./d Ce que peut contenir une pelle.d2./d Fig., Fam. Grande quantité. Une pelletée d'injures.⇒PELLETÉE, subst. fém.Contenu d'une pelle ou quantité de matériaux qu'on peut ramasser en une fois avec une pelle. Pelletée de cendres, de charbon, de sel, de sable. Comme il ouvrait la portière, une énorme pelletée de boue tomba sur sa figure (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.47). Les premières pelletées roulèrent sur la maigre dépouille du comédien (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.153). On projette sur la surface du bain quelques pelletées de chaux en poudre pour épaissir la scorie et la solidifier (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p.197).— P. métaph., fam. Pelletée(s) de + subst. désignant une parole, un dire. Pelletées d'accusations. Je m'attends à ce que la dernière pelletée qu'on jettera sur mon cercueil sera une pelletée d'injures (GONCOURT, Journal, 1877, p.1178). Chaque jour les journaux du gouvernement Cavaignac (...) lui jettent des pelletées d'ordures (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.472).— Loc. adv., fam. À pelletées. En grande quantité. Coltzida, fier de ses poumons, lançait les injures à pelletées sur le corps d'Hadgi-Stavros (ABOUT, Roi mont., 1857, p.261).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: pellée, pellerée; 1762: pellerée; 1798-1878: pellée, pellerée, pelletée; 1935: pelletée. Étymol. et Hist.1. 1408 pallettee «ce que contient une pelle» (Denombr. du baill. d'Evreux, A.N.P. 308, f° 7 r° ds GDF. Compl.); 1690 pelletée (FUR.); 2. 1857 fig. «grande quantité» (ABOUT, loc. cit.). Dér. de pelle; suff. -etée, a éliminé les différentes formes: pelede (fin XIes., RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, p.788) —ca 1500 pellees (J. D'AUTON, Chron., IV, 316 ds GDF. Compl.), palerées (1542, RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XX, 79), pelleree (1611, COTGR.). Fréq. abs. littér.:116.
pelletée [pɛlte] n. f.ÉTYM. 1680; paletée, 1408; de pelle.❖1 Quantité (de matière) que l'on peut prendre d'un seul coup de pelle. || Une pelletée de mortier (→ Aplatir, cit. 5), de sable. || La première pelletée de terre tomba sur la bière (→ Entendre, cit. 34), sur le cercueil (→ Inhumation, cit. 1; et aussi enterrer, cit. 13). — REM. Pelletée a supplanté les formes pellée et pellerée.1 Le Pasteur, suivant l'usage, jeta la première pelletée de terre sur le corps. Au bruit qu'elle fit en tombant sur le cercueil, Edmond s'évanouit.Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 123.2 Un feu de boulets agonisait dans la cheminée. Il y jeta quelques pelletées de charbon (…)G. Duhamel, Salavin, III, XXVII.2 (Mil. XIXe). Fig., fam. || Recevoir des pelletées d'injures : être copieusement injurié. ⇒ Bordée.❖HOM. Pelté.
Encyclopédie Universelle. 2012.